ISSN 2271-1813

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La Bastille

 

Liste des additions et corrections

 

La Bastille

Œuvres complètes de Voltaire, Oxford, Voltaire Foundation, t. 1B, 2002, p. 357-361

 

Fiche établie par André Magnan

Version 1, 3 mars 2010

 

1. Texte

La main du MS1 pris comme texte de base n’est pas précisée dans l’apparat critique.

Même si elles se trouvent dans cette copie, plusieurs erreurs déparent le texte fourni: au vers 31, il faut lire serviront et non servirons; au vers 39, sois au lieu de soit; au vers 52, beau au lieu de bau; au vers 73, chaudeau; au vers 84, m’ont fait et non mon fait, etc. Le vers 41 est signalé comme faux; un mot estropié est complété au vers 58; la leçon s’en garder du vers 42, lourdement incorrecte, appelait aussi une note de correction. Il reste que la lecture est partout freinée ou gênée par des anomalies ou des aberrations de graphie, de ponctuation, de majuscules et de minuscules, etc. Un des poèmes les plus alertes, les plus brillants de Voltaire est devenu illisible. Il faut espérer que cette version désastreuse ne sera jamais reprise ni citée.

C’est ici un cas exemplaire d’écart extrême entre l’intérêt a priori d’une source et la qualité effective de son texte. La bonne solution était évidemment de moderniser le texte de base: c’est ce que préconisent les principes de l’édition d’Oxford, lesquels ne sont apparemment pas assez connus ou suivis.

2. Manuscrits

La copie signalée BHVP, Rés. 2025, f. 30v ne donne que les neuf premiers vers.

La copie N.a.fr. 2778 est assez mal décrite: elle n’est évidemment pas de la main de Wagnière. Les vers 1-36 sont manquants ; elle compte trois pages et non une (f. 184-185r); elle présente de nombreuses variantes communes à MS2 et K, et quelques leçons spécifiques qui n’ont pas été relevées.

Un document reste à exploiter dans les papiers Voltaire de Saint-Pétersbourg (t. IX, f. 17-20).

3. Éditions

La CL n’est pas une édition.

5. Annotation

La seconde référence de la note 30 est p. 52-53 et non 54. Dans la note 32, lire: Voltaire et l’Europe (et non en Europe).

On relève une contradiction virtuelle entre les notes 37 et 41, l’une suggérant une sorte d’aveu et l’autre le désaveu de vers punissables «contre le Régent». Mais les passages visés, variation ludique sur des discours convenus de plainte et d’excuse, n’ont évidemment pas cette portée personnelle.

Deux notes ont été reprises de l’édition de Kehl, la première en citation directe sous le texte (p. 357, note a, dont l’appel manque), la seconde en note sur la note, en bas de page (p. 361, n. 50). L’une et l’autre appelaient, une fois citées, des précisions qui manquent: pour la première, une référence à la Vie de Voltaire (Kehl, t. 70, p. 10) – où la citation annoncée complète se réduira au dernier vers des J’ai vu, indice possible d’un flottement d’attribution; pour la seconde, deux mentions favorables du marquis d’Argenson, dans le Siècle de Louis XIV (chap. XXIX) et dans ce «petit poème sur la police», indication qui risque de laisser le lecteur perplexe: c’est La Police sous Louis XIV, poème recueilli dans Kehl pour la première fois, mais de paternité jugée depuis douteuse, et qu’on ne lira plus dans les OC, qui l’écartent – motif supplémentaire d’explication. Quant au trait final de la note 50, alléguant qu’on a sans doute rendu «plus que justice» à l’ancien marquis d’Argenson, il est un peu facile de laisser le lecteur s’en débrouiller: la suggestion paraît être, sauf erreur, que Voltaire lui-même, entre autres, a poussé trop loin la réhabilitation.

 

© 2010 André Magnan et le Centre international d’étude du XVIIIe siècle